Châssis mal réglé : la preuve par le pneu
Pneus très vite usés ? Le mauvais équilibre de la voiture peut en être la cause.
Défaut de parallélisme ou de carrossage, jeu dans les moyeux ou les bras de suspension, le dérèglement du châssis est insidieux car progressif ; difficile à diagnostiquer car on s’y habitue. Pour un diagnostic facile, l’indice est souvent sur le pneu.
Usure progressive d’une épaule, sans bavure de gomme :
Cette usure d’une épaule (le coin du pneu) est généralement due à la surcharge de cette épaule. Elle trahit un angle de carrossage ou de pincement (parallélisme) non conforme, ou un jeu au niveau du moyeu de roue, du pivot ou des bras de suspension. Mais attention : elle peut aussi résulter d’un roulage fréquent sur route bombée ou d’une conduite sportive sur route sinueuse.
Remède : Faire effectuer un contrôle complet des trains roulants chez un garagiste qui rétablira le carrossage et changera les pièces défectueuses le cas échéant. Si le problème persiste du fait d’une utilisation spécifique de la voiture, majorer de l’ordre de 0,2 bar la pression initiale pour réduire les effets de cette anomalie. En cas d’usage fréquent sur route bombée, on peut également intervertir les pneus gauche et droit s’ils ne sont pas unidirectionnels.
Usure accentuée des deux épaules :
Cette avarie est due à un sous-gonflage (ou à une surcharge du véhicule) qui engendre une augmentation de la température interne de l’enveloppe et surtout une déformation du pneu pas assez bien tenu sur la jante. On finit par rouler légèrement sur “les flancs” en virage, même à basse vitesse. De quoi provoquer une usure rapide et plus accentuée sur les bords de la bande de roulement.
Le sous-gonflage dégrade la tenue de cap et l’adhérence, entraîne un accroissement de la consommation de carburant et provoque un vieillissement prématuré de la carcasse du pneu.
Remède : Rétablir les pressions de gonflage conseillées. Elles sont consultables dans le carnet d’entretien, sur les tableaux des stations de gonflage pour les modèles les plus courants, et parfois apposées dans les feuillures de portes. En cas de doute, s’adresser à un spécialiste du pneu ou à un centre de contrôle technique. Majorer les pressions de 0,2 ou 0,3 bar en usage sévère (utilisation exclusive sur route de montagne, par exemple).
Usure accentuée d’une épaule :
Ce ripage est dû à un défaut de parallélisme, c’est-à-dire à un mauvais alignement des roues par rapport à l’axe longitudinal du véhicule. On distingue le défaut de pincement (usure de l’extérieur de la bande de roulement) et le défaut d’ouverture (usure de l’intérieur).
Remède : Faire régler le parallélisme aux données constructeur par un professionnel (garagiste ou centre pneu).
Hernie du flanc :
Cette boursouflure est la conséquence d’un choc, contre une bordure de trottoir par exemple. Elle n’apparaît pas immédiatement, mais progressivement sous l’effet de la pression interne et du roulage, et s’accentue avec le vieillissement. La conséquence directe est un risque d’éclatement du pneu et, plus couramment, un défaut de stabilité du véhicule dû à la dégradation de la structure interne (carcasse) du pneu. Le choc peut aussi dérégler le parallélisme.
Remède : Faire changer en urgence le pneu et, en attendant, rouler doucement (80 km/h maxi).
Usure prononcée du milieu de la bande de roulement :
Elle traduit un sur-gonflage qui entraîne un bombage de la bande de roulement et une usure plus prononcée en son centre. Le sur-gonflage dégrade le confort mais diminue les risques d’aquaplanage.
Remède : Rétablir la pression préconisée par le constructeur, mais seulement pneus froids.